Résumé de section

  • Dans cette partie nous verrons les points de vigilance à respecter au moment de la réalisation de la vidéo, afin de la rendre la plus accessible possible.

    20 minutes de lecture

    • Une bonne vidéo, c’est quoi ? C’est un objectif clair, un scénario bien rythmé, un fond théorique pertinent, etc. Mais c’est aussi un rendu final de bonne facture. Sans cela, même la plus pédagogique des vidéos n’aura aucun impact.

      La vidéo ci-dessous a été modifiée afin d'illustrer la nécessité d'une image et d'un son de qualité. Vous pouvez retrouver la vidéo dans sa version originale dans l'article L'histoire de la vulgarisation scientifique, du 20 août 2019 sur le site Thot cursus.

      La première règle à respecter en termes d’accessibilité, c’est donc la qualité même de la vidéo. Avant de parler des dispositifs qui permettent d'augmenter l’audience d’une vidéo, comme par exemple des sous-titres, il est important de s’assurer que la ressource répond à un certain nombre de critères, qui garantissent sa qualité. Avant de penser aux moulures du plafond, assurez-vous que les fondations de votre maison sont solides. Nous allons voir les 8 axes de vigilance à garder en tête durant la réalisation de votre vidéo, pour garantir sa qualité et donc son accessibilité.

    • Assurez-vous que le micro soit de bonne qualité. Si le dispositif de captation ne permet pas une bonne retranscription de votre discours, votre vidéo ne sera pas audible.

      Faites attention aux bruits parasites, comme des gens qui parlent, des portes qui claquent, ou encore du vent. Tous ces éléments nuisent à la clarté de votre message. Il existe des outils comme Audacity qui permettent de supprimer ou diminuer ces bruits, mais cela implique un travail en post-production, qui peut être évité en faisant attention au moment de l'enregistrement.

      Vérifiez qu'il n'y a pas de frottements entre le micro et vos habits, dans le cas d'utilisation de micro-cravate. Pensez également à vérifier les piles du micro avant l'enregistrement afin d'éviter les mauvaises surprises au moment du montage de la vidéo.

      Gérez le volume de votre ambiance sonore. Si vous utilisez une musique, ou un habillage sonore, comme des sons de la forêt par exemple, veillez à ce qu'ils ne gênent pas la compréhension du discours. Vous avez la possibilité de baisser et augmenter ces sons aux différents moments de la vidéo en post-production. Par exemple, au moment d'une introduction vous pouvez laisser le volume de la musique à un niveau normal, pour le diminuer au moment de la prise de parole.

      Utilisez un langage clair et accessible. Afin de rendre votre discours le plus compréhensible, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, privilégiez les phrases simples, courtes et affirmatives. Évitez les tournures de phrase négatives, passives, sans verbes ou avec du jargon, des acronymes ainsi qu'un usage excessif des expressions familières, qui peuvent entrainer des difficultés de compréhension.

      Pour l’écriture, préférez une police sans empattement avec une taille suffisante pour être lisible, comme par exemple la police Arial. Si vous souhaitez mettre en avant certains points de votre texte, passez-les en gras et évitez le surlignage, soulignage, ou encore un usage abusif des majuscules. Cette recommandation facilitera la lecture des personnes atteintes de dyslexie.


      Vous pouvez retrouver l’ensemble des recommandations concernant l’accessibilité d’un texte dans le cours Accessibilité des ressources numériques textuelles.

      Vérifiez que les images, schémas ou tableaux utilisés dans votre vidéo sont bien lisibles et non trop complexes à appréhender, ou trop pixelisées.

      Si une image contient des informations, présentez-la oralement afin de la rendre accessible aux personnes atteintes de déficience visuelle. Soyez bref et concis dans votre description de l’image, du tableau ou encore du graphique, ainsi que de sa fonction dans son contexte.

      Vérifiez que les couleurs utilisées soient suffisamment contrastées pour ne pas nuire à la lecture. Il existe des outils tels que Color Contrast Checker qui vous permettront de vérifier le niveau de contraste entre deux couleurs. Pour une accessibilité optimale, il est recommandé d'obtenir un rapport de contraste de 7:1 au minimum.

      Faites un usage décoratif de la couleur et non informatif. Celle-ci ne peut pas être le seul moyen d’appréhender une information, car elle ne serait pas perceptible pour les daltoniens ou encore les non-voyants.

      Faites attention à ne pas utiliser de contenu clignotant ou scintillant dans vos vidéos afin d'éviter un risque de crises d’épilepsie.

      Si vous utilisez un diaporama comme support de vidéo, veillez à ne pas l’utiliser comme un prompteur. Soit on écoute, soit on lit. Il est contreproductif de surcharger d’informations votre vidéo, car cela entrainerait un risque de décrochage des apprenants. Utilisez plutôt votre support pour structurer votre discours et non pour l’alourdir.

      Pensez à votre emplacement dans la vidéo. Prévoyez un espace pour vous si vous utilisez un diaporama par exemple. Veillez à ne pas cacher une partie du support par votre présence et laissez-vous suffisant de place pour être à l’aise dans votre discours.


      Il est important de penser à décrire ou présenter oralement les éléments visuels du support utilisé dans votre vidéo.

      Structurez votre discours. Vérifiez qu’il soit bien adapté au public ciblé, en terme de prérequis, et d'objectifs visés. Assurez-vous que les différents points abordés sont découpés et articulés de façon logique, afin d'obtenir un ensemble cohérent.

      Adopter une diction claire. Il est important d’articuler lors d’un enregistrement, car contrairement à un discours en face à face, personne ne pourra vous demander de répéter si elle ou il ne vous a pas compris. Pensez également au débit de votre parole. Un rythme trop soutenu peut nuire à l’articulation ainsi qu’à la compréhension.

      Dans la mesure du possible, veillez à ce que votre bouche soit bien visible, pour permettre aux personnes capables de lire sur les lèvres de vous comprendre. Évitez les cadrages trop éloignés et préférez les plans rapprochés qui permettront d’ajouter une dimension kinésique à votre prise de parole. Par exemple un plan allant de votre tête à la ceinture, permet de rendre lisible votre visage (lèvres, expressions, etc.), ainsi que de renforcer votre discours via la gestuelle de vos mains.

      Faites attention à la durée. Préférez un format court et bien ciblé, plutôt qu’une longue vidéo abordant différents points, afin d’éviter un risque de décrochage. Ce phénomène de baisse de l'attention est tout à fait normal et connu depuis longtemps. Son étude remonte dans les années 1940 en Angleterre dans la Royal Air Force. Afin de tester l'attention active soutenue des opérateurs radar dédiés à la surveillance du contrôle aérien, des mouvements militaires, etc., Norman Mackworth mis au point un test afin de définir une durée moyenne de vigilance. Aujourd'hui, nous savons que la concentration décroit progressivement à partir de 10 à 20 minutes, pour une baisse significative au bout de 30 minutes d'une même activité. Il est donc préférable de découper une vidéo de 30 minutes en 2 à 3 séquences, pour une consultation en pleine conscience.

      Un format court et précis vous permettra également de bien cibler votre sujet, en allant à l'essentiel. Ceci permet aux apprenants une meilleure gestion de leur temps de travail. Le travail à distance demande une plus grande flexibilité, car contrairement à une formation en présentiel, l'apprenant ne dédie pas nécessairement 2 heures consécutives à cette activité. Celui-ci sera adapté en fonction de ses impératifs. Plus votre cours sera découpé en un grand nombre de ressources, plutôt qu'une ou deux grandes ressources, plus vous permettrez aux apprenants de progresser à leur rythme.

      Si votre vidéo est un peu longue vous pouvez également l'agrémenter d’activités pour relancer l’attention de votre auditoire. Les ressources H5P permettent ce genre d’intégration sur Moodle. Elles offrent aussi la possibilité de chapitrer votre vidéo, ce qui permettra aux apprenants de retrouver plus facilement un passage en particulier.

      Exemple :
      La ressource ci-dessous est une vidéo interactive H5P. Elle est enrichie avec les fonctionnalités suivantes :
      •  Un chapitrage afin de permettre une navigation à partir des signets (bouton à coté du bouton "Play").
      • L'insertion de texte informatif apparaissant dans la vidéo.
      • Des éléments cliquables permettant d'afficher du texte ou une ressource.
      • Des activités telles qu'un questionnaire à choix multiples (QCM), un texte à trou, etc.

      Vous pouvez naviguer en utilisant les repères sur la barre de lecture. Il est également possible d'ajouter un ou plusieurs fichiers de sous-titrage à la vidéo.

      Éditez votre vidéo en haute qualité. Au moment de l'export de votre vidéo, privilégiez un format en 1080p (HD) : 1920 x 1080, pour un confort de lecture optimal. Les plateformes en ligne permettent aux utilisateurs de choisir la qualité de visionnage, en fonction de la taille de leur écran ou encore la vitesse de leur connexion internet. Selon les plateformes, le choix des options de lecture est à paramétrer ou s'effectue automatiquement, donc veillez à bien vérifier les options disponibles. Gardez en tête, qui peut le plus peut le moins.

      Capture d'écran du lecteur de Canal-U, avec zoom sur la roue crantée proposant différents formats de lecture de la vidéo.