Résumé de section

  • La vidéo est un média qui s'est énormément développé dans le domaine de la formation en ligne, et ce particulièrement depuis l'émergence des MOOC. Aujourd'hui, entre les vidéos pédagogiques, les tutoriels, les vidéos de vulgarisation, les interviews, les documentaires, les conférences et autres, il apparaît indéniable que ce format fait partie du paysage de la formation. Mais bien qu’il soit devenu très populaire, ce média nécessite une grande attention en termes d'accessibilité. Une vidéo est une ressource qui peut engendrer des difficultés à la fois sur le plan visuel, auditif, cognitif ou encore d’accès à internet. Pour toutes ces raisons, la vidéo demande un certain nombre d'aménagements pour rendre cette ressource accessible au plus grand nombre.

    Dans ce cours nous aborderons les différents points de vigilance à observer pour rendre une vidéo consultable par tous.

    Pour les utilisateurs de lecteur d'écran ou les personnes préférant une consultation hors ligne, vous pouvez accéder à la version PDF de ce cours en cliquant ici.


    Objectifs pédagogiques
    À l'issue de ce cours vous serez en mesure de :
    • Appréhender les points de vigilance pour réaliser une vidéo de qualité.
    • Réaliser des sous-titres adaptés.
    • Comprendre les spécificités des Sous-Titres Malentendants Harmonisés
    • Réaliser une transcription.
    • Déterminer la pertinence du langage des signes dans un contexte pédagogique.
    • Comprendre la mise en œuvre de l'accessibilité d'une vidéo hors ligne.

    Ce cours est en libre accès !

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    • Auteur(s) / Formateur(s): Lucas Ricroch - Urfist de Paris
      Public cible: Formateurs
      Date de publication: 20 juillet 2023
      Durée estimée: 1 heure 30
      Prérequis: Introduction à l'accessibilité conseillée
      Licence: CC BY-NC-SA
      Open badge: Oui
      Nombre d'inscrits: 28

  • Dans cette partie nous verrons les points de vigilance à respecter au moment de la réalisation de la vidéo, afin de la rendre la plus accessible possible.

    20 minutes de lecture

    • Une bonne vidéo, c’est quoi ? C’est un objectif clair, un scénario bien rythmé, un fond théorique pertinent, etc. Mais c’est aussi un rendu final de bonne facture. Sans cela, même la plus pédagogique des vidéos n’aura aucun impact.

      La vidéo ci-dessous a été modifiée afin d'illustrer la nécessité d'une image et d'un son de qualité. Vous pouvez retrouver la vidéo dans sa version originale dans l'article L'histoire de la vulgarisation scientifique, du 20 août 2019 sur le site Thot cursus.

      La première règle à respecter en termes d’accessibilité, c’est donc la qualité même de la vidéo. Avant de parler des dispositifs qui permettent d'augmenter l’audience d’une vidéo, comme par exemple des sous-titres, il est important de s’assurer que la ressource répond à un certain nombre de critères, qui garantissent sa qualité. Avant de penser aux moulures du plafond, assurez-vous que les fondations de votre maison sont solides. Nous allons voir les 8 axes de vigilance à garder en tête durant la réalisation de votre vidéo, pour garantir sa qualité et donc son accessibilité.

    • Assurez-vous que le micro soit de bonne qualité. Si le dispositif de captation ne permet pas une bonne retranscription de votre discours, votre vidéo ne sera pas audible.

      Faites attention aux bruits parasites, comme des gens qui parlent, des portes qui claquent, ou encore du vent. Tous ces éléments nuisent à la clarté de votre message. Il existe des outils comme Audacity qui permettent de supprimer ou diminuer ces bruits, mais cela implique un travail en post-production, qui peut être évité en faisant attention au moment de l'enregistrement.

      Vérifiez qu'il n'y a pas de frottements entre le micro et vos habits, dans le cas d'utilisation de micro-cravate. Pensez également à vérifier les piles du micro avant l'enregistrement afin d'éviter les mauvaises surprises au moment du montage de la vidéo.

      Gérez le volume de votre ambiance sonore. Si vous utilisez une musique, ou un habillage sonore, comme des sons de la forêt par exemple, veillez à ce qu'ils ne gênent pas la compréhension du discours. Vous avez la possibilité de baisser et augmenter ces sons aux différents moments de la vidéo en post-production. Par exemple, au moment d'une introduction vous pouvez laisser le volume de la musique à un niveau normal, pour le diminuer au moment de la prise de parole.

      Utilisez un langage clair et accessible. Afin de rendre votre discours le plus compréhensible, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, privilégiez les phrases simples, courtes et affirmatives. Évitez les tournures de phrase négatives, passives, sans verbes ou avec du jargon, des acronymes ainsi qu'un usage excessif des expressions familières, qui peuvent entrainer des difficultés de compréhension.

      Pour l’écriture, préférez une police sans empattement avec une taille suffisante pour être lisible, comme par exemple la police Arial. Si vous souhaitez mettre en avant certains points de votre texte, passez-les en gras et évitez le surlignage, soulignage, ou encore un usage abusif des majuscules. Cette recommandation facilitera la lecture des personnes atteintes de dyslexie.


      Vous pouvez retrouver l’ensemble des recommandations concernant l’accessibilité d’un texte dans le cours Accessibilité des ressources numériques textuelles.

      Vérifiez que les images, schémas ou tableaux utilisés dans votre vidéo sont bien lisibles et non trop complexes à appréhender, ou trop pixelisées.

      Si une image contient des informations, présentez-la oralement afin de la rendre accessible aux personnes atteintes de déficience visuelle. Soyez bref et concis dans votre description de l’image, du tableau ou encore du graphique, ainsi que de sa fonction dans son contexte.

      Vérifiez que les couleurs utilisées soient suffisamment contrastées pour ne pas nuire à la lecture. Il existe des outils tels que Color Contrast Checker qui vous permettront de vérifier le niveau de contraste entre deux couleurs. Pour une accessibilité optimale, il est recommandé d'obtenir un rapport de contraste de 7:1 au minimum.

      Faites un usage décoratif de la couleur et non informatif. Celle-ci ne peut pas être le seul moyen d’appréhender une information, car elle ne serait pas perceptible pour les daltoniens ou encore les non-voyants.

      Faites attention à ne pas utiliser de contenu clignotant ou scintillant dans vos vidéos afin d'éviter un risque de crises d’épilepsie.

      Si vous utilisez un diaporama comme support de vidéo, veillez à ne pas l’utiliser comme un prompteur. Soit on écoute, soit on lit. Il est contreproductif de surcharger d’informations votre vidéo, car cela entrainerait un risque de décrochage des apprenants. Utilisez plutôt votre support pour structurer votre discours et non pour l’alourdir.

      Pensez à votre emplacement dans la vidéo. Prévoyez un espace pour vous si vous utilisez un diaporama par exemple. Veillez à ne pas cacher une partie du support par votre présence et laissez-vous suffisant de place pour être à l’aise dans votre discours.


      Il est important de penser à décrire ou présenter oralement les éléments visuels du support utilisé dans votre vidéo.

      Structurez votre discours. Vérifiez qu’il soit bien adapté au public ciblé, en terme de prérequis, et d'objectifs visés. Assurez-vous que les différents points abordés sont découpés et articulés de façon logique, afin d'obtenir un ensemble cohérent.

      Adopter une diction claire. Il est important d’articuler lors d’un enregistrement, car contrairement à un discours en face à face, personne ne pourra vous demander de répéter si elle ou il ne vous a pas compris. Pensez également au débit de votre parole. Un rythme trop soutenu peut nuire à l’articulation ainsi qu’à la compréhension.

      Dans la mesure du possible, veillez à ce que votre bouche soit bien visible, pour permettre aux personnes capables de lire sur les lèvres de vous comprendre. Évitez les cadrages trop éloignés et préférez les plans rapprochés qui permettront d’ajouter une dimension kinésique à votre prise de parole. Par exemple un plan allant de votre tête à la ceinture, permet de rendre lisible votre visage (lèvres, expressions, etc.), ainsi que de renforcer votre discours via la gestuelle de vos mains.

      Faites attention à la durée. Préférez un format court et bien ciblé, plutôt qu’une longue vidéo abordant différents points, afin d’éviter un risque de décrochage. Ce phénomène de baisse de l'attention est tout à fait normal et connu depuis longtemps. Son étude remonte dans les années 1940 en Angleterre dans la Royal Air Force. Afin de tester l'attention active soutenue des opérateurs radar dédiés à la surveillance du contrôle aérien, des mouvements militaires, etc., Norman Mackworth mis au point un test afin de définir une durée moyenne de vigilance. Aujourd'hui, nous savons que la concentration décroit progressivement à partir de 10 à 20 minutes, pour une baisse significative au bout de 30 minutes d'une même activité. Il est donc préférable de découper une vidéo de 30 minutes en 2 à 3 séquences, pour une consultation en pleine conscience.

      Un format court et précis vous permettra également de bien cibler votre sujet, en allant à l'essentiel. Ceci permet aux apprenants une meilleure gestion de leur temps de travail. Le travail à distance demande une plus grande flexibilité, car contrairement à une formation en présentiel, l'apprenant ne dédie pas nécessairement 2 heures consécutives à cette activité. Celui-ci sera adapté en fonction de ses impératifs. Plus votre cours sera découpé en un grand nombre de ressources, plutôt qu'une ou deux grandes ressources, plus vous permettrez aux apprenants de progresser à leur rythme.

      Si votre vidéo est un peu longue vous pouvez également l'agrémenter d’activités pour relancer l’attention de votre auditoire. Les ressources H5P permettent ce genre d’intégration sur Moodle. Elles offrent aussi la possibilité de chapitrer votre vidéo, ce qui permettra aux apprenants de retrouver plus facilement un passage en particulier.

      Exemple :
      La ressource ci-dessous est une vidéo interactive H5P. Elle est enrichie avec les fonctionnalités suivantes :
      •  Un chapitrage afin de permettre une navigation à partir des signets (bouton à coté du bouton "Play").
      • L'insertion de texte informatif apparaissant dans la vidéo.
      • Des éléments cliquables permettant d'afficher du texte ou une ressource.
      • Des activités telles qu'un questionnaire à choix multiples (QCM), un texte à trou, etc.

      Vous pouvez naviguer en utilisant les repères sur la barre de lecture. Il est également possible d'ajouter un ou plusieurs fichiers de sous-titrage à la vidéo.

      Éditez votre vidéo en haute qualité. Au moment de l'export de votre vidéo, privilégiez un format en 1080p (HD) : 1920 x 1080, pour un confort de lecture optimal. Les plateformes en ligne permettent aux utilisateurs de choisir la qualité de visionnage, en fonction de la taille de leur écran ou encore la vitesse de leur connexion internet. Selon les plateformes, le choix des options de lecture est à paramétrer ou s'effectue automatiquement, donc veillez à bien vérifier les options disponibles. Gardez en tête, qui peut le plus peut le moins.

      Capture d'écran du lecteur de Canal-U, avec zoom sur la roue crantée proposant différents formats de lecture de la vidéo.
  • Dans cette partie nous verrons en quoi l'utilisation des sous-titres permet d'augmenter l'accessibilité d'une vidéo à plusieurs niveaux, ainsi que les règles à mettre en pratique pour un sous-titrage efficace. Nous finirons par la présentation d'un outil en ligne d'aide au sous-titrage.

    25 minutes de lecture

    • Y a-t-il une obligation légale pour les enseignants de rendre leurs contenus pédagogiques numériques accessibles ?

      La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées en France ne contient pas d'article spécifique qui oblige les enseignants à rendre leurs contenus de cours numériques accessibles aux étudiants en situation de handicap.

      Cependant, l'article 9 de cette loi stipule que les établissements recevant du public, y compris les établissements d'enseignement, doivent être accessibles à toutes les personnes handicapées. Cette disposition englobe également les contenus numériques diffusés par les établissements d'enseignement. Les enseignants peuvent donc être encouragés à rendre leurs contenus de cours numériques accessibles pour contribuer à la mise en œuvre de cette disposition.

      Il est donc important que les établissements d'enseignement et les enseignants prennent en compte ces dispositions légales pour garantir l'accessibilité des contenus de cours numériques aux étudiants en situation de handicap.

      Pour en savoir plus sur la réglementation, vous pouvez suivre le cours Introduction à l'accessibilité des ressources numériques.


    • Déficience auditive

      Quand on parle d’accessibilité dans la vidéo, on pense au sous-titrage. Cette mesure est effectivement indispensable pour permettre l’accès à une vidéo, sans exclure les personnes atteintes de déficiences auditives, exclusion qui peut être lourde de conséquences, comme en témoigne ce Tweet de Emmanuel ABOAF.

      La déficience auditive peut être légère, moyenne, sévère ou profonde. On parlera de personnes malentendantes pour celles atteintes d’une perte d’audition allant de moyenne à sévère. Celles-ci peuvent parler mais ont besoin de dispositifs d’aide à l’audition pour entendre. Pour ce qui est des personnes sourdes, on parle d’une perte d’audition profonde, ce qui implique qu’elles n’entendent plus ou presque plus. Ces derniers communiquent généralement en langue des signes.

      Il est à noter que plus de 5 % de la population mondiale, soit environ 430 millions de personnes, ont besoin de services de réadaptation en raison d’une déficience auditive incapacitante (432 millions d’adultes et 34 millions d’enfants). D’après les estimations, d’ici à 2050, plus de 700 millions de personnes (soit 1 personne sur 10) en seront atteintes.


    • Élargir le public

      En plus de permettre l’accès aux vidéos aux personnes ayant une déficience auditive, l’utilisation des sous-titres permet également d’élargir votre audience. Cela peut par exemple aider à surmonter des barrières linguistiques. Il est bien plus aisé de suivre un film dans une langue que l’on ne maitrise pas totalement, si celui-ci est sous-titré en VO. L’écrit facilite la compréhension car il n’est pas altéré par un accent, une diction, un fond sonore, etc. surtout quand l’oreille n’est pas bien habituée à la langue parlée.

      Avec l’essor des smartphones, il est fréquent aujourd’hui de consulter une vidéo dans les transports en commun, dans la rue ou dans tout autre endroit non prévu à cet effet. Il n’est donc pas rare de devoir s’appuyer sur les sous-titres plutôt que sur le son de la vidéo pour la suivre, compte tenu des nuisances sonores ambiantes. Le sous-titre est même devenu un élément d’accroche pour spectateur potentiel. Nombre de sites ou réseaux sociaux contiennent des vidéos dont le lancement se fait automatiquement en scrollant ou au chargement de la page. Ces vidéos se lancent sans le son, pour éviter une cacophonie générale. On constate de plus en plus, que les vidéos se lancent avec des sous-titres intégrés, pour inciter les personnes à cliquer sur la vidéo et la suivre.

    • L'art du sous-titrage 

      Le sous-titrage est comme toute activité. Pour que ce soit bien fait, il faut respecter un certain nombre de règles. La plupart d’entre elles font appel au bon sens, et vous les appliquerez sans même y prêter attention. Certaines sont moins évidentes mais pourtant importantes elles aussi. Nous allons lister ci-dessous les différentes recommandations et bonnes pratiques pour un sous-titrage réussi.



    • Outils de sous-titres

      Pour générer automatiquement un sous-titrage de vos vidéos, il existe de nombreux sites internet, mais la plupart proposent un usage gratuit assez limité (taille de la vidéo, export du fichier sous-titres payant, etc.). Actuellement, le site permettant une génération de bonne qualité, une modification et un export des sous-titres est le studio de la plateforme en ligne Youtube. Bien que cet outil soit performant, il demande une phase de relecture nécessaire. Vous devez impérativement vérifier le texte obtenu, que ce soit les fautes de ponctuation, d’orthographe, de conjugaison, de grammaire, etc. De même la conversion de certains mots peut poser problème, comme pour un acronyme, un terme de jargon spécifique ou même simplement un manque d’articulation dans la prononciation d’un mot. Ces outils automatiques simplifient le travail, mais ne remplacent pas votre œil expert, donc pensez bien à consacrer à cette étape le temps nécessaire.

      Une fois la vidéo mise en ligne, il faut compter un certain temps pour que la génération automatique se fasse. Il est possible de paramétrer la visibilité de la vidéo au moment de sa mise en ligne (privé), afin que personne ne puisse y accéder, si vous souhaitez uniquement utiliser la génération des sous-titres, et non diffuser la vidéo. Une fois celle-ci prête, vous pourrez la corriger et exporter la version finale des sous-titres aux formats .vtt, .srt et .sbv. Retrouvez la procédure détaillée dans l'article Utiliser les sous-titres automatiques.

      Si votre budget vous le permet, il existe des sites qui vous permettront de générer et exporter des sous-titres déjà corrigés par des personnes, comme le propose par exemple Happy Scribe.

    • Activité :



  • Dans cette partie nous verrons les spécificités des Sous-Titres Malentendants Harmonisés par rapport au sous-titrage simple.

    5 minutes de lecture

    • Sous-titres / Sous-Titres Malentendants Harmonisés


      Il est important de faire la distinction entre le sous-titrage simple et les Sous-Titres Malentendants Harmonisés (SMH). Le sous-titrage consiste à faire apparaître dans un film une retranscription du discours ou des dialogues dans l'image. Ces derniers doivent être synchronisés afin de permettre de suivre en direct la prise de parole sans l’aide du son.

      Les Sous-Titres Malentendants Harmonisés ont une visée plus globale que seulement retranscrire les paroles d’une vidéo. C’est l’ensemble des commentaires qui permettent de comprendre une scène qui sont retranscris à l’écrit. Ce procédé sera plus adapté à des vidéos scénarisées comme un film, un documentaire, etc. On peut distinguer deux catégories de sons retranscris : les paroles et les bruits.

      L’un des points importants, c’est que la couleur du texte a une signification.






    • Le format de fichier sous-titres autorisant les codes couleurs est le .WebVTT, qui est donc plus complet en termes d’informations mais il n'est pas pris en charge par toutes les plateformes d’hébergement. Pensez à vérifier que ce format est accepté avant de vous lancer dans l’édition de votre fichier sous-titre.


      Globalement, pensez à intégrer les informations non verbales importantes à la compréhension dans vos sous-titres. Même si vous n’avez pas la possibilité de mettre de la couleur dans ces derniers, vous pouvez donner ces indications en les mettant entre crochets. Cela peut être :
      • [Chuchote]
      • [Bruits inquiétants]
      • [Musique mélancolique]
      • [Langue étrangère]
      • Etc.

    • Outils de Sous-Titres Malentendants Harmonisés (SMH)

      La plupart des outils en ligne de sous-titrage ne permettent pas de changer la couleur d'un sous-titre en particulier, mais appliquent les changements à l'ensemble des sous-titres. Il n'est donc pas possible de générer automatiquement un fichier .webvtt, il faudra nécessairement ajouter les informations souhaitées manuellement, sous forme de code HTML. Néanmoins vous pouvez récupérer un fichier .srt ou en encore .vtt à partir des outils en ligne d'aide au sous-titrage, puis d'y intégrer les éléments propre au sous-titrage pour malentendants harmonisés, sous forme de code, depuis un logiciel comme bloc-notes par exemple. Vous l'aurez compris cette méthode demande un travail plus poussé que le sous-titrage simple. Pour en savoir plus sur le fonctionnement de ce fichier vous pouvez consulter l'article Format WebVideoTextTracks (WebVTT).

    • Activité



  • Dans cette partie nous verrons les différents types de transcriptions, leurs spécificités, ainsi que des outils d'aide à leur rédaction.

    20 minutes de lecture


    • Qu'est-ce qu'une transcription ?


      Dans le domaine de l’accessibilité, il s’agit d’un document textuel qui reprend le discours ou le dialogue d’une vidéo par écrit. Ce document doit également décrire les personnes présentes, les actions visuelles, les textes incrustés, les images, les musiques et bruitages, si cela est pertinent. En termes d’usages, la transcription doit être accessible directement sous la vidéo, via un lien de téléchargement s’ouvrant dans une nouvelle fenêtre.

      La transcription est un outil de choix en termes d’accessibilité. De choix parce qu’elle représente une alternative au format vidéo. Selon les personnes, certains seront plus à l’aise avec la lecture ou le visionnage d’une ressource. Mais ce n’est pas le seul avantage de la transcription. Son accessibilité est également une de ses forces, car en plus d'être une alternative à la vidéo pour les personnes ayant des déficiences auditives, elle permet également une accessibilité hors-ligne. Un PDF se télécharge facilement, prend peu de place de stockage et il est facile d’y retrouver une information, entre le sommaire et la fonction de recherche. Il s’agit donc de documents à faible impact au niveau de la fracture numérique, contrairement à la vidéo, qui demande un accès à internet ainsi qu’un espace de stockage nettement plus conséquent.

    • Types de transcription :

      Il existe plusieurs types de transcription, qui vont répondre à des besoins spécifiques et nécessiter un travail de rédaction différents.

      • Transcription intégrale : il s’agit ici de ce qu’on appelle un « verbatim » de la totalité des échanges et prises de parole de la vidéo. Tout ce qui est dit est consigné mot pour mot, ce qui comprend les hésitations, les onomatopées, les répétitions, bref, tout ce qui est globalement prononcé. Le document repose donc sur une rédaction oralisée et spontanée.

      • Transcription reformulée : appelée aussi « transcription épurée », cette méthode vise à améliorer le verbatim, en le retravaillant dans l’ensemble. Cela implique de gommer toutes les erreurs de prononciation, hésitations, et autres qui viennent alourdir le discours sans le servir. Les erreurs de syntaxe que l’on peut faire à l’oral, doivent être corrigées afin de rendre le texte plus fluide à la lecture. On ne s’exprime pas forcément à l’oral comme nous le ferions à l’écrit. Les phrases peuvent être remaniées si besoin afin d’obtenir un texte cohérent avec un style rédactionnel adapté.

      • Transcription synthétisée : contrairement aux deux autres types, ce format de transcription répond à un autre besoin. On parle d’un document qui reprend les informations principales d’une vidéo sous la forme d’un bref résumé. Plus le document sera concis, plus il sera de qualité et répondra à son objectif de synthétisation des connaissances. Mais il ne répondra absolument pas au besoin traité dans ce cours. Pour qu’une transcription soit considérée comme un dispositif d’accessibilité, elle doit nécessairement reprendre l’intégralité du discours, que ce soit tel quel ou sous une forme retravaillée.


    • Si un support de présentation est utilisé dans une vidéo, il est recommandé de l’intégrer dans sa transcription. Attention, afin de permettre l’accessibilité de votre transcription, notamment pour les personnes atteintes de déficiences visuelles, pensez à décrire les images et graphiques utilisés avec un texte de remplacement. Sans cela, les personnes ayant recours aux lecteurs d’écrans ne pourront prendre connaissance des informations contenues dans ces images.

      Vous pouvez consulter la partie « Images et autres » du cours sur l’Accessibilité des ressources numériques textuelles pour approfondir ce sujet.

    • Outils de transcription

      Il existe plusieurs outils qui vous aideront dans la création d’une transcription, en fonction du type souhaité.

      • Transcription intégrale : pour un verbatim de votre vidéo, vous pouvez utiliser l'outil de création de contenu en ligne de Youtube , qui générera automatiquement un fichier sous-titre (voir la partie de ce cours Outil de sous-titres). Une fois vos sous-titres générés, cliquez sur Modifier sous forme de texte afin d’obtenir le texte simple, sans les codes temporels qui synchronisent le texte à la vidéo. Il vous suffit alors de copier-coller ce texte dans un logiciel de traitement de texte pour obtenir une transcription.



        Attention, vous devez impérativement vérifier le texte obtenu. Les fautes de ponctuation, d’orthographe, de conjugaison, de grammaire sont fréquentes. De même la conversion de certains mots peut poser problème, comme pour un acronyme, un terme de jargon spécifique ou même simplement un manque d’articulation dans la prononciation d’un mot. Ces outils automatiques simplifient le travail, mais ne remplacent pas votre œil expert, donc pensez bien à consacrer le temps nécessaire à cette étape.

      • Transcription reformulée : vous avez bien évidement la possibilité de retravailler un verbatim de votre vidéo, en utilisant les outils listés ci-dessus, mais il existe également une autre option. L’outil de reconnaissance vocale Dictation permet de transcrire en texte ce qui est dit. Vous pouvez donc, en écoutant votre vidéo, reformuler oralement au fur et à mesure votre texte amélioré, avec un style plus adapté à un format écrit et épuré de tout superflu. Là encore, ne sous-estimez pas le travail de correction à apporter à votre texte. La ponctuation n’est pas prise en charge par l’outil, à l’exception du point, qui est converti en « . » lorsque vous direz le mot « point ». La mise en forme est absente et on retrouve les mêmes genres d’erreurs possibles que pour les autres outils (orthographe, grammaire, conjugaison, etc.).

      • Transcription synthétisée : même si ce type de transcription n’est pas l’objet de ce cours, rapidement on peut dire que la meilleure méthode reste encore la saisie manuelle. L’idée étant de fournir un document assez éloigné du verbatim, cela implique un vrai travail de synthèse, travail qui ne peut pas être automatisé.

    • Activité :

      Réalisez la transcription intégrale de la vidéo ci-dessous, "Nice ne rempliera pas dans les délais ses obligations d'accessibilité aux personnes handicapées". Pour cela, téléchargez la vidéo et utilisez l'outil de création de contenu Youtube pour obtenir un premier jet de transcription. Dans un second temps, apportez toutes les corrections nécessaires, avant de déposer la transcription au format PDF dans le forum ci-dessous, en indiquant le nombre d'erreurs corrigées.

      Pour télécharger la vidéo, cliquez simplement dessus.

  • Dans cette partie nous présenterons la langue des signes, ses forces et ses faiblesses en tant que dispositif d'accessibilité, ainsi qu'une liste de ressources aidant à sa mise en pratique.

    5 minutes de lecture


    • Définition

      La langue des signes française (LSF) est une langue française à part entière reconnue par la loi. Ce langage est utilisé pour communiquer avec les personnes sourdes, en associant un signe à un mot.

      Ce qu’il faut savoir, c’est que la langue des signes n’est pas universelle. Il en existe un grand nombre, c’est pour cela qu’il est important de préciser de quelle langue des signes on parle. Ici, il s'agira de la LSF. Toutes ces langues partagent les mêmes racines et on retrouve certains signes d’une langue à l’autre. Pour autant, deux signeurs qui n’utilisent pas le même langage ne pourront pas se comprendre.


    • Usage de la LSF : les plus et les moins

      Avantages :

      • Un dispositif d'accessibilité particulièrement adapté aux retransmissions en direct car il suffit d'un interprète pour retranscrire au fur et à mesure le discours prononcé.

      • Un langage rapide et efficace car les expressions jouent un grand rôle. Un signe peut grâce à cela représenter plus qu’un mot mais une phrase entière.


      Jeune femme signant "Je marche difficilement mais je fais de gros effort." avec ses mains et l'expression de son visage.

      Inconvénients :

      • La langue des signes française (LSF) est une alternative pour rendre accessible aux malentendants une vidéo, mais ne sera pas comprise par tous. Il s’agit d’un dispositif d’accessibilité ciblé et précis.

      • Solution coûteuse qui implique la participation d’un interprète et demande une place à l'écran pour l'afficher (généralement en bas à droite). Ce coût n’est pas financier mais réduit l’espace d’affichage d’un support de présentation. Rappelons qu’une partie de cet espace vous est déjà réservé, ce qui limite la taille d’affichage disponible.

      • Dispositif moins inter-nationalisable que les sous-titres car il n’est pas possible de changer la langue simplement comme avec un fichier sous-titres pour chaque langue, car le flux est intégré dans la vidéo. La partie réservée à l’interprète fait partie intégrante de l’enregistrement, et ne peut être masquée, remplacée ou encore ôtée.


    • Apprendre la Langue des Signes Française

      Plutôt que de faire appel à un interprète, il est possible d'apprendre la langue des signes française pour signer vous-même votre vidéo en direct. Cela demande évidemment un travail d’apprentissage, ainsi que du temps, mais il existe des ressources en ligne qui pourront vous aider dans cette entreprise.

      • Il existe plusieurs chaines Youtube, comme celle de MélanieDeaf qui parle de surdité et réalise des vidéos en langue des signes. Vous pouvez retrouver sur sa chaine un grand nombre d’entre elles dédiées à l’apprentissage de cette langue, comme sa série « Je vous apprends la LSF».

      • Le Dico Elix est un dictionnaire en ligne dédié à la langue des signes française. Vous pouvez retrouver 27 660 définitions traduites en LSF, ainsi que 23 130 signes.

      • Il existe également des formations en ligne dédiées à l’apprentissage de la LSF, synchrones ou asynchrones pour apprendre de façon plus guidée.

      Définition en LSF de "Bonjour" : salutation à quelqu'un que l'on rencontre la journée.
      Définition en LSF de "Bonjour" : salutation à quelqu'un que l'on rencontre la journée.
    • Activité



  • Dans cette partie nous verrons l'importance du travail hors ligne, pour rendre le cours accessible aux personnes touchées par la fracture numérique, ainsi que les médias auxquels il faut particulièrement faire attention.

    5 minutes de lecture


    • Quand on parle d'accessibilité, on ne parle pas que de handicap physique ou cognitif. L'accès à internet peut représenter une vraie difficulté pour certains publics. Cela peut être à cause d'un accès limité à internet, comme c'est le cas en prison, ou dans une zone géographique avec une couverture internet instable, voire mauvaise ou bien encore par manque d'équipements (connexion internet, ordinateur, smartphone). "En 2022, un tiers de la population mondiale n'avait pas accès à internet" (article du Monde avec AFP, du 17 septembre 2022).


    • Ceci est particulièrement vraie quand on parle de vidéo, car c’est sans conteste le média le plus consommateur en termes de bande passante. Pensez donc à rendre téléchargeable les vidéos. De plus en plus de plateformes en ligne permettent d’activer le téléchargement du fichier vidéo dans les paramètres. Dans la mesure du possible, permettez de récupérer le fichier en haute et basse qualité. L’un permettra de récupérer une vidéo haute définition, dont le téléchargement sera long et le stockage volumineux. L’autre offrira un fichier facile à récupérer et à stocker, mais à la qualité moindre.

    • Les sous-titres doivent également être mis à disposition pour un usage hors ligne de la vidéo. Ce fichier doit idéalement être placé sous la vidéo. Il doit porter le même nom que la vidéo, et la langue utilisée doit être précisée.

      Par exemple pour une vidéo intitulée les alternatives au brevet, le fichier sous-titre anglais se nommera "an_les alternatives au brevet". L'exemple ci-dessous est réalisé avec le lecteur VLC.


    • De même les transcriptions doivent être présentes sous la vidéo et porter le même nom que celle-ci. Ces documents sont importants, car ils permettent un accès à la ressource facilité, un stockage aisé du contenu et une recherche d’information précise, via la fonction de recherche. Ne négligez pas l'importance de ce document, il est souvent très attendu. Ce besoin peut être constater notamment dans les MOOCs. La vidéo étant le média prédominant, les transcriptions y sont devenues indispensables.

      Les supports utilisés dans les vidéos peuvent aussi être rendus téléchargeables. Cela dépend de ce qu’ils contiennent. Si toutes les informations du support apparaissent dans la transcription, c’est-à-dire que ces dernières ont bien toutes été oralement présentées, il n’est pas nécessaire de rendre le support téléchargeable. Mais si dans votre présentation, vous utilisez des graphiques, des images, des tableaux, ou toutes sortes de document aidant à la compréhension, il est préférable de les rendre récupérables. L’idéal étant alors d’insérer dans la transcription toutes les ressources utilisées dans la présentation, afin de centraliser toutes les informations dans un seul et même document.

      Attention : pour tout documents visuels descriptif ou explicatif, pensez bien à fournir un texte de remplacement.

  • Dans cette partie nous ferons la synthèse de tous les points vus dans ce cours, afin d'apporter une vision globale des dispositifs d'accessibilité.

    5 minutes de lecture

    • Comme nous l’avons vu, il existe plusieurs dispositifs favorisant l’accessibilité d’une vidéo, mais certains d'entre eux sont indispensables. C’est le cas de la transcription et des sous-titres. À eux seuls ces deux éléments permettent une large accessibilité en répondant aux problématiques de déficience auditive, visuelle ou encore liée à la fracture numérique. La force des sous-titres est d’ouvrir la vidéo au plus grand nombre, tandis que la transcription offre une alternative à la vidéo, que ce soit en réponse à un besoin ou pour permettre un choix.

      Les Sous-Titres Malentendants Harmonisés sont particulièrement utilisés dans le cinéma, car le discours n’est pas la seule chose à retranscrire. Un grand nombre d’informations contextuelles peuvent être apportées ainsi, et leur absence aurait un impact sur la compréhension de la scène. En ce qui concerne la pédagogie, ce besoin est moins présent. Ainsi, sauf si le contexte le justifie vraiment, privilégiez le sous-titrage au sous-titrage pour malentendants harmonisés, sa création étant bien moins chronophage. Vous pouvez néanmoins utiliser les crochets pour donner des indications complémentaires au besoin.

      La langue des signes est une alternative spécialement adaptée aux prises de parole publiques, car elle permet une retranscription en direct, là où les sous-titres impliquent une préparation en amont. Il est à noter que certains procédés de sous-titrage en temps réel existent, mais sont encore aujourd’hui perfectibles. Dans un contexte pédagogique, un tel dispositif demande un certain nombre d’aménagements, pour une audience ciblée. De ce fait, cette alternative n’est pas prioritaire.


  • Dans cette partie nous vous proposons de tester vos connaissances, à travers une évaluation finale. À l'issue de ce test, vous pourrez obtenir un badge attestant de votre bonne compréhension des enjeux de l'accessibilité pour les vidéos, ainsi que des solutions à mettre en œuvre pour garantir leur accès au plus grand nombre.

    10 minutes de lecture


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      Vérifiez vos connaissances en répondant aux 10 questions suivantes et validez ce cours en obtenant au moins 70% de bonnes réponses.


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