- Diffuser un notebook selon les principes FAIR
- 3. Focus sur la diffusion ouverte via l’utilisation de licences libres
3. Focus sur la diffusion ouverte via l’utilisation de licences libres
Résumé de section
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Durée estimée : 15 minutes
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Tout d’abord, le cadre juridique entourant les notebooks et leur environnement n’est que peu présent et abordé. En 2019, Schröder et al. montrent par exemple une absence majeure de licence sur des Jupyter notebooks avec au moins un tiers des ressources sans licences .
Chaque barre représente les notebooks utilisant une licence donnée (axe horizontal). Les couleurs indiquent la licence de l'article associé. La ligne verticale distingue les licences problématiques (gauche) des licences standardisées (droite). Source : Schröder et al., 2019
Lorsque des licences sont indiquées, les plus fréquentes sont la MIT, la GPL (sans nécessairement la version précise de la licence concernée) et la CC0. Les choix d’une licence ou d’une autre n’ont pas été justifiés. Le choix de la licence Creative Commons Zero (CC0) est peu commun dans le domaine de l’Open Source. Par ailleurs, il n'existe que peu de recommandations pour citer correctement le code source ou les données dans un notebook accompagnant une publication scientifique .
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Les licences reposent sur le cadre juridique de la propriété intellectuelle (PI). C’est toute la force des modèles ouverts (Open Source, open data, open access) de s’appuyer sur le cadre juridique de la PI, tout en l'utilisant de manière inclusive et ouverte : l’idée derrière les licences est de diffuser non pas en limitant, mais en fixant un cadre de partage possible. Pour cela, chaque licence détermine un ensemble précis d’autorisations et de modalités d’exploitation, définissant ainsi le cadre juridique applicable à la mise à disposition de l’œuvre. Les plus connues sont notamment :
- les licences Creative Commons
- et les licences open data telle que la “Licence Ouverte 2.0” utilisée par l’administration française
Les licences Creative Commons (CC) sont mondialement connues et utilisées par leur lecture facilitée par des pictogrammes. Toutes les CC ont en commun un socle contractuel qui permet l'utilisation de la ressource et du repartage. Les différentes conditions de partage présentées ci-dessous peuvent être combinées pour créer une licence personnalisée plus ou moins permissive (CC BY, CC BY-SA, CC BY-NC, CC BY-NC-SA...).
Attribution
(BY : citation de l'auteur·e)
Partage dans les mêmes conditions
(SA : share alike)
Pas d'utilisation commerciale
(NC : non commercial)
Pas de modification
(ND : non derivs) - les licences Creative Commons
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À noter
Les notebooks contiennent à la fois du texte, du code source, des images, etc.. De ce fait, le statut juridique du notebook est complexe. Il peut se rapprocher des oeuvres multimédias qui se décomposent en plusieurs œuvres.
Les licences Creative Commons ne sont donc pas les seules licences à considérer, car elles sont employées pour fixer les conditions de partage et d’utilisation d’œuvre sous forme de textes, d’images, d’audios de vidéos, et non pas de code source. La Fondation Creative Commons elle-même recommande de ne pas utiliser les licences Creative Commons sur du code source.
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Il convient donc de se tourner vers des licences libres et Open Source qui vont s’appliquer à l’ensemble du notebook. Ces licences libres peuvent être perçues comme un contrat par lequel l’auteur met à disposition son travail en accordant une cession non-exclusive de ses droits de propriété intellectuelle sur celui-ci. L’objectif de ce type de licence est de favoriser l’utilisation, l’amélioration, la réutilisation et la rediffusion.
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Un peu d'histoire
La plupart des recherches actuelles abordent le mouvement "Free/Libre Open Source Software" (FLOSS), soit les logiciels libres et Open Source, sans faire de distinction entre les deux mouvements. Ce rappel historique permet néanmoins de mieux comprendre les origines respectives, et notamment les raisons pour lesquelles les licences dites “copyleft” ou “avec clause de réciprocité” (qui impose de reverser les améliorations apportées sous la même licence) sont généralement privilégiées au sein du courant Logiciel Libre, là où l’Open Source est relativement neutre sur le sujet et labellise autant de telles licences copyleft que des licences dites “permissives” qui imposent très peu de contraintes (et permettent notamment que les versions modifiées du logiciel puissent être placées sous licence fermée).
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Il y a deux types de licences libres et Open Source : les licences permissives et les licences types "copyleft".
Critère Licences permissives Licences copyleft Définition Permettent l'exploitation et la réutilisation du notebook avec des conditions peu restrictives. Un code sous licence Open Source peut être intégré dans un autre logiciel, même commercial. Les principales obligations : maintenir la licence, mentionner l'auteur·rice, indiquer la licence, s'interdire toute action en matière de brevets. Rendent persistantes les libertés accordées initialement. Obligent les réutilisateur·rices à appliquer la même licence (partage "à l'identique"). Si un notebook sous licence copyleft est réutilisé, il doit être republié sous la même licence. Les effets peuvent concerner certaines parties ou l'intégralité du notebook. ✓ Avantages - Favorisent un partage plus large et une réutilisation maximale de votre notebook
- Le code peut être intégré dans des projets plus larges tout en respectant les obligations de la licence
- Plus grande compatibilité entre licences, permettant de mixer du code de différentes origines
- Garantissent que le travail sera toujours diffusé selon des principes libres et Open Source
- Favorisent une relation de confiance entre auteur·rices et réutilisateur·rices
- Créent un "pot commun" et une solidarité entre contributeur·rices
⚠ Désavantages La diffusion large rend plus difficile le suivi des différentes réutilisations et modifications. Le partage à l'identique peut limiter les réutilisations, notamment pour les organisations souhaitant redistribuer sous licence propriétaire ou plus permissive dans des contextes commerciaux. Quand choisir ? - Vous souhaitez diffuser largement sans vous soucier des réutilisations
- Objectif de partager le plus largement possible vos idées
- Votre code peut nourrir des systèmes plus larges (ex : une brique pour faire des cartes topographiques)
- Vous souhaitez suivre l'évolution de votre code et ses réutilisations
- Démarche collaborative avec d'autres projets Open Source
- Vous voulez garantir que les améliorations restent ouvertes
Exemples MIT BSD Apache
Ex : Android est distribué essentiellement sous licence ApacheGNU GPL Mozilla Public License
La GPL est la plus largement utilisée
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